Au-delà des polémiques suscitées par l’interprétation des lettres de cadrage ministérielles concernant la réforme des études de kinésithérapie, il convient de s’interroger sur l’adéquation de la formation des kinésithérapeutes avec les nécessités de Santé Publique.

Certes l’élan impulsé par Messieurs Bertrand et Wauquiez était de meilleur augure que celui donné par Mesdames Touraine et Fioraso. Il avait surtout l’avantage d’apporter justice et homogénéité dans la sélection. Pour autant, ni l’un ni l’autre des projets ne répondait à la nécessité indéniable d’ajouter une année de formation pour tous les kinésithérapeutes.

Afin de répondre au mieux aux missions qui leurs sont déjà confiées et à celles qui ne manqueront de leur être dévolues prochainement, tant au niveau du soin que de la prévention et ce à tous les âges de la vie, les kinésithérapeutes ont besoin de refonder et d’enrichir leur référentiel d’activité et de compétences. Les prises en charge en kinésithérapie sont depuis longtemps devenues complexes. Le kinésithérapeute est responsable du quantitatif des traitements qu’il conduit. Il en évalue les résultats au travers du bilan-diagnostique kinésithérapique. Il est autorisé à prescrire des dispositifs médicaux. Ces évolutions exigent des compétences plus approfondies et diversifiées de même qu’une formation à la démarche scientifique permettant de faire évoluer les pratiques professionnelles en fonction des progrès de la connaissance scientifique.
La transposition de ces compétences en matière de formation doit impérativement conduire à un allongement d’un an de la durée des études, organisées actuellement en trois années plus une année préparatoire, et doit être reconnu au grade de master.

Il n’est pas question ici de promouvoir une quelconque revendication corporatiste mais bien de procurer à la population les professionnels de santé qu’elle est légitiment en droit d’attendre.