Monsieur Nicolas REVEL, directeur de la Sécurité sociale, a cru bon écrire à tous les kinésithérapeutes conventionnés, fier d’exposer à la profession un « nouvel avenant » conventionnel.

Les kinésithérapeutes auraient sans doute apprécié qu’il leur écrive fin 2016 pour leur présenter ce qu’il entendait proposer pour la profession via une concertation menée en à peine 6 mois.


Monsieur REVEL ne vous dit pas :

  • Que cet avenant est en fait une réécriture totale de la Convention. Cela n’est pas sans poser de problème car quelques réunions de concertation n’ont porté que sur quelques sujets, mais bien d’autres parties de la convention ont été modifiées ou supprimées sans aucune discussion
  • Que les 4.500 € (en arrondissant les 4.300 !) de recettes de plus en moyenne entre 2018 et 2021 ne pourraient être vrais que pour les professionnels qui ne facturent aucun bilan actuellement et qui vont (enfin) se mettre à les facturer, pratiquent de la réhabilitation respiratoire sur les patients BPCO, traitent des patients AVC en aigu et à domicile, prennent en charge des patients en PRADO, et enfin on une activité notable hors champ ostéo-articulaire et neuro. Donc loin de la majorité des consœurs et confrères
  • Pour la FFMKR, ce que la Sécurité sociale met sur la table ne représente que 2.800 € de plus par praticien sur une période de 3 ans et 700 € que les mutuelles devront débourser
  • 18 actes seront revalorisés fin 2019 puis en 2021. Ces 18 actes représentent moins de 10 % des actes pratiqués par les kinésithérapeutes et l’augmentation en 2019 est, par acte, en moyenne inférieure à 1 €
  • Les deux nouveaux actes BPCO créés (à 60,20 € la séance individuelle) concernent uniquement la réhabilitation respiratoire (20 séances maximum) pour une prise en charge d’1 h 30, avec matériel et formation spécifique référencés HAS, etc…
  • Les forfaits présentés le sont sans les conditions bien spécifiques qui les accompagnent (et les excluent aussi !)
  • L’annonce d’une nouvelle nomenclature en omettant de préciser qu’une amélioration de la traçabilité sera l’occasion de faciliter et systématiser les contrôles et une nouvelle tâche administrative lourde pour les praticiens
  • Enfin, les promesses d’expérimentations, ne sont accompagnées d’aucun financement et concernent pour l’une le travail déjà effectué par d’autres professionnels de santé, pour l’autre, des actions de prévention en milieu scolaire pour lesquelles ni la Sécurité sociale ni l’Education nationale n’ont de ressource financière prévue.

La FFMKR-75 appelle les kinésithérapeutes à la plus grande prudence face aux sirènes annoncées d’un monde merveilleux en préparation que promet la Sécurité sociale.