Réponse aux précisions apportées par Monsieur Roland Perez au sujet de sa chronique du 1er mai


 

Cher Monsieur,

Votre réponse ci-dessous – qui fait suite aux précisions que nous avons jugé utile de vous apporter – ne manquera pas d’être « décodée » par les professionnels mais aussi par les usagers du système de santé.

Ne vous en déplaise, les kinésithérapeutes n’ont guère besoin de réviser le cadre légal d’exercice de leur profession pour savoir que l’Ordre des médecins n’a pas compétence sur leur exercice, et ce depuis des années (peut-être même avant que vous ne soyez commentateur d’actualités…).
L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes ainsi que ses élus et son personnel apprécieront que des médias nationaux renient leur existence et leurs compétences

Quelle crédibilité peut alors avoir votre avis dans lequel vous persistez ?
Une de vos collègues de Que choisir a mené son investigation. Avec imprécision, coquilles et erreurs, vous avez repris ce sujet « porteur » de ces soins honteusement payants qui ont encore cours en France.

Eh oui, cher Monsieur, un kinésithérapeute a le droit de pratiquer un dépassement d’honoraires, même s’il doit le faire dans un certain cadre réglementaire. Encore faudrait-il le rappeler dans son intégralité…
Oui, les kinésithérapeutes pratiquent des dépassements d’honoraires à Paris. Mais ces derniers représentent moins de la moitié des actes effectués. Pour cette minorité, le reste à charge moyen est de 5,90 € et est très souvent couvert par les mutuelles complémentaires.

Une investigation plus poussée vous aurait aussi permis de savoir que le jour où vous aurez besoin de soins avec un matériel spécifique que le chirurgien vous aura recommandé, le kinésithérapeute n’aura pas le droit de vous facturer plus que le tarif conventionnel. N’allez pas croire que l’Assurance Maladie prête aux kinésithérapeutes des plateaux techniques ! Ces derniers doivent les financer eux-mêmes avec des séances d’une demi-heure rémunérées 17,20 € brut en moyenne…

Non Monsieur, le  » courroux  » des kinésithérapeutes n’est pas dirigé contre les médias ni contre les patients ni contre l’Assurance Maladie. Il vise un système que tous disent à bout de souffle et qui d’année en année, décision après décision des Gouvernements, s’enfonce petit à petit dans ce qu’il a tenté de combattre depuis la nuit des temps : la médecine à 2 vitesses (celle des riches – dont sans doute vous pouvez profiter – et celle des pauvres).

Ainsi, le « courroux » des kinésithérapeutes est dirigé contre la stupidité qui envahit l’action politique comme l’action médiatique, et qui mène aujourd’hui à la faillite du système de santé et au désespoir de tous ses acteurs.

Ludwig SERRE

Bonjour,

Votre courroux est semble t’il motivé plus par les actions de CPAM à l’égard des kinés de l’île de france que par le contenu de ma chronique qui s’est bornée:
1- à rappeler les actions menées par la sécu à la suite des rapports de la cour des comptes qui ont mis en exergue les dépassements infondés et fréquents
2- le rappel des textes légaux en la matière
3- les sanctions possibles dont l’ordre des médecins est responsable avec sa chambtre sociale et je vous invite sur ce point à réviser vos informations.
Enfin j’ai par objectivité naturelle, retracé en fin de chronique la position des kinés visés par les recriminations .
Si vous avez un combat à mener c’est bien celui contre la sécu pas contre les médias qui font leur travail d’informer , d’expliquer et de décoder.
Bien à vous
Roland Perez