Ça continue ! C’est par la santé connectée que les professionnels de santé vont être aussi ubérisés. Pourtant, aucune prise de conscience par les responsables nationaux n’a visiblement été remarquée.

L’AP-HP s’est associée avec l’Université afin de créer un « diplôme universitaire de technicien santé connectée » dont la première promotion sortira en 2021. En toile de fond, on apprend que c’est la puissante société Air Liquide Healthcare qui est le 3ème promoteur de ce projet.

L’objectif est de « former les futurs techniciens respiratoires de la prestation de santé à domicile qui accompagnent les patients atteints de maladies chroniques ». D’ici quelques années, ces techniciens devant assurer l’initiation et la mise en œuvre du dispositif médical ainsi que le suivi et la motivation du patient et de son entourage, nos patients BPCO seront sans nul doute exclusivement suivis par ces techniciens qui – peut-être – solliciteront le kinésithérapeute quand ils percevront une modification de l’état de santé du patient.

Les kinésithérapeutes qui rêvent d’être au centre du suivi du patient comme de la coordination et de contribuer à sa surveillance, y compris à distance, seront sans doute écartés plus rapidement qu’ils le croient par ces techniciens « santé connectée ».

La puissance d’Air Liquide, leader mondial de l’oxygénothérapie à domicile, se présente déjà comme en capacité d’assurer la coordination entre le patient et les professionnels de santé. Il n’est pas moins inquiétant de constater d’ailleurs qu’une ancienne salariée d’Air Liquide Healthcare, pharmacienne, vient d’être recrutée par une URPS de kinésithérapeutes. Ce mélange peut tout autant être enrichissant que susciter des inquiétudes quant au devenir de la profession.