Dans un communiqué publié le 6 novembre 2020, les représentants des centres de santé dont la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) s’insurgent contre un amendement déposé sur le texte du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2021. Cet amendement vise à soumettre les centres de santé à une régulation d’installation « dans des zones prétendument sur dotées » notent ces représentants.
Alors que ladite fédération, qui a toujours soutenu l’idée qu’elle était « la solution » à la régulation démographique, et qui ne s’est jamais opposée aux zonages des professions d’infirmiers, sages-femmes et kinésithérapeutes, voilà que cette dernière, désormais visée, estime qu’il y aurait des zones « prétendument sur dotées ».
Comment une telle fédération, qui regroupe seulement quelques milliers de praticiens et qui siège, sans aucune représentativité professionnelle, dans toutes les instances, peut-elle changer à ce point de dogme si ce n’est pour défendre une idéologie de l’exercice en structure, sur l’ensemble du territoire ?
La suite de son communiqué donne la réponse. La FNCS fait preuve d’une idéologie anti-libérale qu’elle méprise.
Pour preuve, elle estime que seuls les centres de santé ont pour spécificité :
- « la pratique du tiers payant intégral
- des tarifs de secteur 1 sans dépassement d’honoraire
- une médecine d’équipe coordonnée et pluri professionnelle
- la prise en charge globale de la santé des patients et la responsabilité territoriale de santé publique
- d’avoir le projet de santé adapté aux besoins des populations les plus vulnérables ».
Les centres de santé n’ont pas le monopole de l’accès aux soins pour tous.
Avant vous, les kinésithérapeutes ont pratiqué majoritairement au tarif opposable, avant vous, ces professionnels libéraux se sont coordonnés avec les prescripteurs et autres intervenants entourant le patient, avant vous et au quotidien, les professionnels de santé libéraux ont pris en compte les particularités du territoire dans lequel ils sont implantés.
La FNCS le concède à propos des centres de santé que « l’ambition de leur mode de gestion n’est pas la rentabilité mais l’efficacité dans l’accès aux soins ». Il serait utile aux membres de cette fédération de découvrir le monde libéral pour constater que l’efficacité existe également hors de centres de santé déficitaires, et ceci sans aucun autre financement que les honoraires des actes pratiqués, au sein de cabinets individuels comme de groupe.
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