Révélé par un grand quotidien, le rapport provisoire du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) fait apparaître que serait sérieusement envisagée une réforme de la sécurité sociale qui conduirait à la suppression des mutuelles complémentaires.

Depuis l’instauration de la sécurité sociale, il existe toujours un reste à charge pour l’assuré. Ce reste à charge n’a cessé de diminuer compte tenu du nombre croissant de prises en charge à 100 %. A l’occasion de la crise sanitaire, les institutions ainsi que les français ont d’ailleurs eu l’occasion de tester le 100 % qui s’est appliqué pour tous les produits et prestations en lien avec le Covid-19 et sa prévention (tests, vaccins, rééducation post-hospitalisation, etc.) jusqu’au télé-soin.

L’idée du HCAAM est d’améliorer l’articulation entre l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et l’Assurance maladie complémentaire (AMC). En supprimant la seconde, il est certain qu’il n’y aura plus aucun problème d’articulation ! Il n’y aura même plus d’articulation financière possible entre le patient et le professionnel, plus rien n’empêchant l’extension complète du tiers payant obligatoire.

Les conséquences d’un tel scénario, s’il était retenu, seraient majeures pour les professionnels libéraux. Sur le plan organisationnel, « Ma santé 2022 » entend déjà marginaliser l’exercice individuel (en opposition à l’exercice dit coordonné). Cette nouvelle évolution envisagée par l’exécutif sur le plan financier conduirait, dans ce modèle sans complémentaire, à n’avoir plus qu’un intervenant : l’assurance maladie.

Au final, on se demande pourquoi n’est-il pas envisagé que tous les assurés soient affiliés à l’Aide médicale d’État !

Cela étant, ce projet risque fort de lever des oppositions colossales auprès des premiers visés, les organismes complémentaires – mutuelles et assurances – qui sans nul doute disposent d’une grande capacité pour infléchir la politique du Gouvernement. Les prochaines échéances électorales pourraient également prendre à témoin les électeurs qui, s’ils sont attachés à leurs mutuelles, le sont beaucoup moins concernant leurs cotisations…

Le rapport définitif du HCAAM interviendra fin octobre… peut-être de quoi mettre un nouveau point de débat pour les prochaines élections présidentielles.