Alors que les négociations d’un avenant 7 sont en cours, que peut-on espérer lorsqu’on est kinésithérapeute parisien confronté aux réalités quotidiennes de l’exercice ?

Le fossé semble intensément creusé entre l’Assurance maladie et les kinésithérapeutes conventionnés, tant localement qu’au niveau national.

En effet, depuis décembre 2020, la CPAM de Paris et vos représentants ont souhaité travailler sur l’amélioration de l’offre de soins à domicile. Seulement deux réunions spécifiques ont eu lieu en 15 mois. Pire, la seule proposition concrète de la CPAM est de participer au financement de vélos cargos afin de permettre aux praticiens de transporter leur table de massage (sic). Non, vous ne rêvez pas ! Et malgré la réaction pédagogique unanime de vos représentants, la CPAM semble toujours convaincue qu’un « masseur », comme elle se complait à nous nommer, se déplace à domicile avec une table de massage !

Ce fait – retranscrit dans les comptes-rendus de la CPAM – est symptomatique de l’ignorance qui explique la profonde fracture entre les kinésithérapeutes parisiens et la CPAM mais aussi entre les représentants de la profession et l’assurance maladie. Cette ignorance explique aussi que du partenariat conventionnel et des négociations, il ne reste que des mots, mais aucunement des réalités.

Au sujet du partenariat, il convient de relever que votre syndicat, sollicitant pour le compte de confrères la direction de la CPAM par courrier début décembre 2021, n’a aucun retour 4 mois après. Autre cas : deux praticiens n’ont eux-mêmes aucune réponse aux réclamations qu’ils ont effectuées conjointement avec votre syndicat et ce, malgré deux relances.

Au sujet des négociations avec l’UNCAM, les discussions se retrouvent figées par une lettre de cadrage établie par le ministère chargé de la santé et par des orientations adoptées par le Conseil de l’UNCAM. Autant dire qu’en lieu et place de négociations, les parties prenantes peuvent – outre se plaindre et tenter d’expliquer que le vélo-cargo n’est pas un déterminant susceptible d’interférer avec l’offre de soins à domicile – seulement s’accorder sur les modalités de mise en œuvre de ce qui a déjà été fixé.

Dans ce contexte et à deux semaines sans doute de la fin de ces « négociations », la profession sera-t-elle en mesure de faire des choix ou devra-t-elle se résigner et subir ? Les syndicats pourraient aider à faire des choix… mais les praticiens seraient-ils prêts à les définir et à les suivre ?