La console Wii™ de Nintendo peut-elle favoriser la récupération fonctionnelle des patients ayant souffert d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ? C’est la question que s’est posée Johanna Robertson, kinésithérapeute à l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP).

Après un AVC, malgré les efforts des thérapeutes, environ la moitié des patients garde une déficience du membre supérieur, ce qui a un impact négatif sur leur activité quotidienne et entraine un handicap important.

La console Nintendo Wii™ est conçue pour les loisirs. Mais dans certains services de rééducation, elle a été « détournée » en outil thérapeutique, car elle propose des activités impliquant tout le corps, ou même en particulier le membre supérieur. Or, ses effets ne sont pas précisément connus. Johanna Robertson s’est donc posé la question suivante : quel mécanisme est à l’œuvre lors d’une rééducation par la console ? L’entrainement par la Wii™ permet-il au patient d’acquérir une « vraie » récupération fonctionnelle (capacité à réaliser des mouvements identiques à ceux antérieurs à la fonction cérébrale), ou bien renforce-t-il les stratégies de compensation ?

Le projet de recherche, lauréat 2012 du programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP) porte sur 60 patients dont 30 suivront un entrainement de 12 séances d’une heure sur la Wii™ sur 4 semaines ; les 30 autres bénéficiant d’une rééducation traditionnelle à la même intensité. Le financement accordé à ce projet est de 81 000 euros, dont 39 000 euros financeront les actes des kinésithérapeutes. Johanna Robertson reste confiante et se dit « très soutenue par l’unité de recherche clinique, dans toutes les étapes depuis l’écriture du projet ». Le protocole de recherche a commencé fin janvier 2013.

Déjà, en 2008, Kiné Flash Paris, s’était penché sur la rééducation avec la Wii Fit. (Retrouvez l’article).

Article de Dorothée Drevon sur le Webzine de l’AP-HP (voir ici).