logo_carpmiko-m
C’est par un communiqué du 14 décembre 2019 de la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) que les auxiliaires médicaux libéraux ont appris la tenue d’une rencontre avec les services du Gouvernement à propos de la réforme des retraites.

Mercredi 11 décembre, le discours du Premier Ministre n’avait apaisé aucune des inquiétudes des professions libérales dont celles des kinésithérapeutes. Ce nouveau rendez-vous avec l’exécutif ne semble rien avoir apporté de meilleur.

L’UNAPL, dans un communiqué du 13 décembre, estime que « la principale demande de maintien de la spécificité des professions libérales n’a pas été prise en compte dans le cadre du projet de réforme des retraites ».

Les griefs s’accumulent contre ce projet de réforme. On peut citer de manière non exhaustive :

  • principe d’un régime universel qui nie l’absence même d’universalité dans les conditions de travail suivant le mode d’exercice ;
  • alignement des cotisations retraite dont la compensation n’est pas garantie ;
  • la valeur du point qui serait fluctuante est toujours inconnue, ce qui ne permet plus de se projeter dans l’avenir ;
  • disparition de nos régimes complémentaires ;
  • utilisation des réserves créées par les professions à d’autres fins que ce pourquoi elles ont été constituées ;
  • absence des libéraux de santé dans la future gouvernance du régime des retraites ;
  • volonté du Gouvernement de légiférer par ordonnances, excluant ainsi tout débat.

Les kinésithérapeutes ont raison de douter et, concrètement, de craindre une augmentation de leurs charges déjà insupportables et une baisse de leur future pension si d’aventure ils ont la chance de pouvoir, un jour, se payer le luxe de prendre leur retraite.

Il y a quelques mois, l’absence de projet clairement établi commandait aux syndicats de s’asseoir à la table des négociations, tout au moins pour savoir où il était question d’emmener notre profession à travers cette réforme des retraites.

Aujourd’hui, alors que des arbitrages ont été rendus publics, avec des incertitudes majeures concernant les « lignes rouges » posées par toutes les professions libérales, négocier et palabrer a-t-il encore un sens ?

Nos structures nationales, retranchées derrière des communiqués de presse aussi creux qu’inquiétants, n’ont-elles pas manqué le temps des négociations où, chacun se positionnant, constate les points de rupture, d’intransigeance et en tire les conséquences.

Observant l’indétermination, voire le mutisme de leurs structures nationales, les kinésithérapeutes passeront Noël dans l’inquiétude de l’avenir et envisageront 2020 avec son lot de « chasse aux DE », d’indus et de pénalités financières, d’augmentation des charges et de gel des tarifs.

Lorsque la FFMKR aura consulté ses adhérents sur ce sujet, elle pourra adopter la position qui s’imposera.