Dans le cadre de cette année électorale qui s’achèvera par les législatives, des syndicats de professionnels de santé, dont les kinésithérapeutes, ont imaginé différentes propositions tendant à moderniser le système de santé, sous la forme d’un projet de loi.

Rien dans ces dispositions ne semble répondre aux missions syndicales qui sont de défendre les intérêts matériels et moraux des praticiens.

En effet, « Les libéraux de santé » ont porté auprès du monde politique la proposition selon laquelle des revalorisations conventionnelles pourraient s’appliquer exclusivement aux adhérents des syndicats signataires de la convention avec l’assurance maladie.

Prétendant défendre les intérêts matériels des adhérents, cette proposition présente l’inconvénient d’altérer les intérêts moraux de ceux-ci mais également de toute une profession.

Comment imaginer que les professionnels de santé, en fonction de leur appartenance syndicale, puissent octroyer des droits différents à des assurés sociaux ?

Au-delà d’une proposition qui apparaît peu solide quant à sa faisabilité constitutionnelle, les professions libérales portent une atteinte majeure à leur crédibilité, à leur adhésion présumée au pacte social et à leur capacité à prendre part aux différents projets politiques que devront conduire le futur Gouvernement et les pouvoirs publics.

Cherchant à augmenter le nombre de syndiqués – «pour avoir des avantages conventionnels, syndiquez-vous ! » -, les syndicats portent une atteinte morale à l’ensemble des praticiens, syndiqués ou non.  Pourtant, la kinésithérapie ne peut pas se permettre de se décrédibiliser : c’est la seule profession a ne pas avoir réussi à négocier un avenant conventionnel avant les élections présidentielles…