declaration_impotsLe Gouvernement a publié un décret visant à réformer les missions des organismes et associations de gestion agréés (Accédez au décret). En particulier, celle-ci vise à transformer ces derniers en outils de contrôle a priori pour le compte de l’Administration fiscale, au mépris des garanties élémentaires des professionnels libéraux concernés. L’UNAPL, dont est membre la FFMKR, réaffirme son opposition ferme et déterminée à cette réforme qui établit un système de contrôle fiscal privé destiné à stigmatiser les professionnels libéraux.

L’UNAPL rappelle que « depuis leur création dans les années 1970 et jusqu’à aujourd’hui, les associations de gestion agréées (professionnels libéraux) ont assisté les entrepreneurs individuels relevant des bénéfices non commerciaux. Assurant la formation de leurs membres à la comptabilité et à la fiscalité, les assistant dans l’établissement de leurs déclarations annuelles, ces organismes ont pleinement rempli les missions qui leur ont été confiées. Par un juste retour des choses, les adhérents se sont vus accorder un avantage prenant la forme d’un abattement de 20 %, identique à celui dont bénéficiaient les salariés.

Ce bel équilibre a été gravement mis à mal par deux vagues de réformes récentes :

Première entorse : l’avantage positif lié à l’adhésion à un organisme agréé a été supprimé et remplacé par un « avantage » négatif. Celui qui n’adhère pas à un organisme agréé se voit pénalisé par une imposition calculée sur un bénéfice rehaussé de 25 %. Ce mécanisme qui conduit à taxer des revenus artificiellement rehaussés venant sanctionner le défaut d’une adhésion qui n’a rien d’obligatoire est-il d’ailleurs conforme aux règles européennes ?

Seconde entorse : de simples interfaces entre les entrepreneurs individuels et l’administration des impôts, les organismes agréés ont été transformés en véritables organismes de contrôle. Sous couvert d’échanges bilatéraux indûment qualifiés de « concertations », Bercy a imposé aux organismes agréés la réalisation d’ « examens périodiques de sincérité » qui, consistant à rapprocher pièces justificatives et écritures comptables, revient à leur transférer une mission relevant de tout temps de l’administration fiscale et d’elle seule. Qui plus est, ces « EPS » devront être effectués tous les trois ans pour les entreprises n’ayant pas recours à un professionnel de la comptabilité et tous les six ans pour les autres.

Ces évolutions contribuent d’une part à poursuivre le transfert des missions de service public de l’Etat vers le citoyen et à ses frais exclusifs et, d’autre part, à creuser l’inégalité de traitement entre les entreprises. Ainsi les entrepreneurs individuels en BNC, contraints d’adhérer à un organisme agréé, seront à ce titre soumis, eux, à des contrôles fiscaux systématiques tous les 6 ans ou 3 ans.