Nouvelle pratique, le dry needling, ou poncture sèche, s’est invité au sein de la profession. Cette technique donne lieu à de nombreuses formations, de la pratique par certains confrères, mais aussi des avis tels que l’Ordre, le Collège de la masso-kinésithérapie, etc.

Habituellement, les kinésithérapeutes se référaient au décret de compétences qui alimentaient les cours de législation en IFMK. Toujours en vigueur, cette liste limitative d’actes médicaux – intitulée « actes professionnels » – pouvant être pratiqués à des fins thérapeutiques à la condition de disposer d’une prescription médicale, ne mentionnent nulle part la pratique de la poncture sèche ou autre forme de stimulation nécessitant de traverser la barrière cutanée.

Afin d’avoir un avis éclairé, le Syndicat de Paris a questionné l’Académie nationale de médecine, autorité consultée obligatoirement pour avis par le Gouvernement et qui est seule habilitée à fixer la définition des actes professionnels de masso-kinésithérapie.
Il s’avère que la réponse de ladite académie, si elle n’est pas sans surprise, présente des conséquences pour les praticiens.
L’Académie estime dans son propos que la poncture sèche constitue « un geste de soins invasif » et qu’à l’heure actuelle, cette technique n’est pas au nombre de celles qu’un kinésithérapeute « est autorisé » à pratiquer.

Il est heureux que l’Académie laisse ouverte la porte, rappelant qu’il appartient au Gouvernement de la saisir afin qu’elle se prononce, pour avis, sur cette technique. En revanche, fort de cette position, le doute est permis en matière de responsabilité médicale et kinésithérapique, étant rappelé que la responsabilité civile professionnelle des kinésithérapeutes couvre les dommages causés à des patients lorsque les praticiens font usage d’actes qui leur sont autorisés. A contrario, les dommages résultants d’actes non autorisés pour un professionnel ne sont pas garantis, sauf à ce que l’assureur l’ait spécifiquement prévu.