Dès la publication de la Loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, la FFMKR-75 alertait sur le caractère non opérant de la possibilité de renouveler les prescriptions de kinésithérapie de moins d’un an.

Mesure vue comme un progrès, la FFMKR-75 appelait à la prudence puisque si cette mesure reconnaît la compétence effective des kinésithérapeutes, il n’en demeure pas moins que le législateur a oublié, volontairement ou non, de prévoir que les actes pratiqués dans le cadre d’un renouvellement de prescription effectué par un kinésithérapeutes puissent ouvrir droit à une prise en charge par la sécurité sociale.

L’oubli aurait pu être involontaire mais l’avant-projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 révèle que celui-ci devient une belle occasion, une fois encore, pour rouler la profession dans la farine comme un chameau sans bosse.

En effet, ledit projet de Loi prévoit que désormais, il appartiendra à la Convention de fixer les conditions de remboursement des actes effectués dans le cadre d’un renouvellement de prescription établi par un kinésithérapeute.

Si une telle mesure était adoptée, les négociations conventionnelles porteraient sur ces conditions et ses effets, réels ou supposés, au détriment d’autres thématiques de négociation, dont la revalorisation effective des actes de kinésithérapie.

D’ores et déjà, il semble que l’assurance maladie ait estimé le coût de cette mesure à plusieurs millions d’euro… arguant que les kinésithérapeutes feraient un usage important de cette possibilité de renouvellement et refusant d’évaluer les économies réalisées lorsqu’une consultation médicale sera évitée.

Autant dire que la mauvaise foi semble une fois encore au rendez-vous et que la concrétisation du souhait des praticiens d’une revalorisation des actes professionnels semble bien mal engagée.

La FFMKR continuera à se mobiliser, au plan local comme au niveau national, afin de faire évoluer la situation d’ici à l’examen par le Parlement du projet de loi de finance de la sécurité sociale.